• Ce poême a été écrit par mon arrière-grand mère en 1888, elle avait alors 22 ans.

    Résister, valeur intemporelle, valeur du moment ...

     
    Résistez


    Non ce n'est pas ta lourde grille
    Ni ton mur noir
    Sombre, funèbre bastille
    Que j'aime à voir
    Mais ces traits qui par une femme
    Furent sculptés
    Ce mot qui recouvre un long drame
    Résistez

    A genoux sous ces voûtes grises
    J'ai trouvé
    Les quelques lettres indécises
    Sur le pavé
    Et j'ai pleuré noble  victime
    Des cruautés
    En épelant ton cri sublime
    Résistez

    Ce mot une main immobile
    Le cisela
    Une aiguille instrument débile
    A  fait cela
    Mais quels combats d'une âme fière
    Sont racontés
    Par ces huit lettres sur la pierre
    Résistez

    Lorsqu'elle dit la cévenole
    Aux  cheveux blancs
    Qui soutenait par sa parole
    Les cœurs tremblants
    Qui ranimait par son courage
    Les volontés
    Montrant écrit sur son visage
    Résistez

    Lorsqu'elle vit la femme austère
    La mort de loin
    Elle voulut que cette pierre
    Soit son témoin
    Et pour prévenir après elle
    Les lâchetés
    Elle écrivit sur la margelle
    Résistez

    En ce temps là dans son Versailles
    Le roi riait
    Tandis qu'ici sous ces murailles
    La foi priait
    L'un écrivait dans une fête
    Persécutez
    L'autre écrivait baissant la tête
    Résistez

    Et c'est toi qui fut la plus forte
    Vaillante foi
    Depuis longtemps la femme est morte
    Et mort le roi
    Mais tandis que sceptre et couronne
    Sont emportés
    Dans la tour ce vieux mot rayonne
    Résistez

    Ecrit par Hélène CAPION
    le 16 Décembre 1888
    « Hélène Montet »
    demeurant au Grand Gallargues
    Gard



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